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Monica Penalva

  Une petite femme brune, queue de cheval, qui aimait sa cigarette et son petit whisky. Rosicrucienne, elle avait la voix de Macha Béranger.
  Un peu comme Fernando Pessoa était un employé de l’administration, elle était une sympathique secrétaire-comptable et,  malgré le fait qu’elle se soit tout à fait intégrée à notre système social, elle se demandait – plus que de coutume - si « la vie au fond, n’était pas une véritable farce, la pire des illusions ! »
  Elle est passée dans les arcanes du monde humain en étrangère mais nul n’a su qu’elle l’était. Tous l’ont prise pour un de leurs proches. Elle se situait en un pays prodigieux en des paysages plus beaux que la vie.
  D’où son besoin de s’élever spirituellement ! De comprendre ce qu’elle faisait là, collée par la gravitation terrestre sur la fine pellicule d’air qui enrobe notre planète bleue. 
  En 2014, le 19 juillet, elle est décédée d’un cancer de la moelle osseuse et a souhaité être enterrée dans sa robe de mariée.
  Ecrivaine du dimanche, elle eut une relation épistolaire de plus de cinquante ans avec une de ses amies intimes.
  Voilà, pour lecture, trois de ses lettres.

Patrick Ottaviani

Illustrations Monica Penalva

 Monica 26

 

 

 

 

 

LE CESARIUM,  le 7 mars 1996

  Ma fée, comment exprimer l’émotion que m’ont apporté tes superbes lignes… Souffrance, Amour, ou don de Soi ? Il te conduit, comme tous ceux, toutes celles qui travaillent pour et avec LUI pour faire descendre un peu de Sa Lumière sur Terre, Toutes Ses directions, nous les avons en nous, aucune de mauvaise ne peut être prise, pourquoi cette nouvelle terre, ce nouveau ciel ne seraient-ils pas créés? 

  Très fort  "pensé" à toi depuis mon dernier courrier, dans ce silence où je sentais que tu te transformais encore dans les épreuves, C’est vrai, mille merveilles se tissent entre les êtres au-delà de l'espace et du temps: j'ai pu ainsi, à la lecture de ta lettre, comprendre les messages que tu m 'adressais…, Je t 'aime tant, ma Fée, Pourquoi aurais-je éprouvé le désirde relire le livre de Bernard? 

  Murmurer, clamer la souffrance? Pourquoi ne pas la vivre dans le silence où IL parle de Son Plan Parfait? "Laisse le Laboureur travailler ta terre Il répète, sans cesse, le Capitaine"...

  La terre ne murmure pas, ni ne clame sa douleur sous le soc de la charrue, du moins nosoreilles physiques ne perçoivent pas ses plaintes ; à la moisson, l’épi n'en porte que plus de grains…,

  La greffe de-la Rose qui nous est destinée est' déjà au Jardin, ton jardin, Ne te pense plus que jardin. Nous sommes un cristal brut dont une invisible main fait naître les facettes

  Quant au berceau, Amour, j'imagine que le mien est taillé dans ce même bois que la coque d'un certain Navire, celui qui me fait traverser l'océan houleux de ma vie avec, à son bord, un incomparable partenaire, le Capitaine.

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