Dans un hôtel proche de l’Assemblée Nationale, Marchelier (Pierre Cassignard) député de province s’installe avec son épouse (Lysiane Meis) dans la chambre numéro 648 et escompte retrouver sa maîtresse (secrétaire du premier ministre) toujours dans ce même hôtel.
Son après-midi, censé se dérouler à défendre une loi "Sexe & Sécurité" dont le but est d’éviter les dérives sexuelles de l’époque : "Dans notre siècle, chacun, dans le domaine du sexe, doit expliquer ses positions, affirme-t-il", notre député a planifié de la passer en chaude compagnie dans le plus indécent des adultères. Mais il commet l’erreur de confier la réservation de la chambre et les problèmes logistiques de cette rencontre à son assistant parlementaire Georges Pigiet (Sébastien Castro) qui ne tardera pas à transformer le terrain de cette comédie en terre minée de situations imprévues et inextricables, allant jusqu’à choisir malencontreusement la chambre 650 voisine du couple Marchelier pour la rencontre extraconjugale du député.
C’est encore mieux l’après-midi de Ray Cooney adapté en 1987 par Jean Poiret, est composé d’une cascade de quiproquos qui pétrifient les acteurs de ce drame sans que l’on sache vraiment comment, ils vont pouvoir remettre dans le bon sens des situations totalement inextricables.
En réalité dans C’est encore mieux l’après-midi, tout le monde se ment et tout le monde devient crédule du mensonge des autres.
Un vaudeville en bon et due forme, parfaitement huilé par la mise en scène de José Paul.
Chaque porte (elles sont nombreuses) qui s’ouvre ou claque nous offre un nouveau tableau d’un comique irrésistible. Les scènes quiprositiques s’enchainent, s’emboîtent, avec beaucoup d’habileté et nous avons du mal à reprendre notre souffle avant d’exprimer un nouvel éclat d’hilarité.
Sébastien Castro est irrésistible dans les moments de torpeurs où il cherche la bouche entrouverte le mensonge qui le sauvera du marasme de la situation où soudain il se trouve.
Lysiane Meis souvent en nuisette nous séduit par son jeu d’actrice et par celui attrayant de ses jambes.
Pierre Cassignard souvent, pour sa part, en peignoir léopard, campe avec brio l’homme important et sûr de lui qui se retrouve incapable de mesurer le ridicule des situations où le traînent la trame mouvementée de la pièce.
Il est important, avant de nous rendre très bientôt aux urnes, de voir cette rafraichissante pièce qui nous met pour un temps, par son comique, en marge de tous nos tracas et loin des figures imposantes et sérieuses (sic) qui nous attendent au tournant du futur scrutin présidentiel.
David Nahmias