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Le prix Goncourt

La cage de l'écrivainLes personnages

Tancrède Santral, éditeur, la soixantaine
Pascal Plasma, écrivain, la quarantaine 

Le bureau suranné de Tancrède Santral PDG de la maison d’édition Millefeuilles dans le sixième arrondissement de Paris.
En fond de scène, une bibliothèque murale. Au mur, côté jardin, des portraits de Balzac, Zola, Flaubert…
Côté cour, un bureau style directoire. Au centre de la pièce, un genre de cage d’oiseau géante accrochée au plafond par une corde. A l’intérieur, on distingue un plancher sur lequel repose un pupitre d’écolier des années 1950. Dessus, divers objets : un encrier en porcelaine blanche, un empilement de cahiers, des porte-plumes, etc.
C’est la fin de la matinée.
Plasma, la quarantaine, s’apprête à monter dans la cage par une échelle de corde. Il porte un pyjama élimé, des charentaises.
 Entre en coup de vent Santral, la soixantaine, smoking nœud pap, les bras chargés de cartons et d’une trousse de toilette qu’il dépose sur le bureau.
Plasma le considère d’un air étonné.

 
Santral: Alors, bien écrit ? Debout à l’aube, comme d’hab !

Plasma: Oui.
Santral: Vraiment bien écrit.
Plasma: (évasif) : Je suis sur un filon.
Santral: Formidable !
Santral tourne autour de Plasma.
Santral: Comment tu t’appelles ?
Plasma: Quoi ?
Santral: Oui, ton nom… dis-moi comment tu t’appelles ?
Plasma (hésitant) : Plasma.
Santral: Plasma comment ?
Plasma: Plasma Pascal… Pascal Plasma.
Fou rire de Santral.
Santral: Excuse-moi ! Je te taquine. Mais je suis tellement heureux aujourd’hui… Quoiqu’il en soit, j’aime quand tu te lances dans une de tes batailles créatives, les poings serrés et l’œil teigneux, l’imaginaire plein à ras bord… (un temps) Comme tu es beau en ces instants ! Le pyjama déployé comme un drapeau (plaisantin) Allez ! Je t’imite sans me moquer. «  Tancrède ! Tancrède ! Vite ! Mon porte-plume. Ça va fumer dur ! C’est incroyable Tancrède, je te le donne en mille… j’ai les lignes ! Non ! J’ai le texte… le texte entier… là, dans ma tête… Plus qu’à recopier. » (Amusé) Et combien de fois, ne t’ai-je pas vu oublier ton nom quand tu es « en filon ? »
Plasma: Peut-être ! Mais je n’oublie jamais les mots.
Santral: Et c’est une chance… Mais tu serais capable de te noyer dedans.
Rires.
Santral: Sais-tu pourquoi je nage dans le bonheur ce matin ?
Plasma: Non !
Santral: Eh bien, je t’annonce que tu l’as !
Plasma: Je l’ai quoi ?
Santral: (lui pince les joues) : Ah, c’est de la bonne graine d’écrivain ça !
Plasma, agacé, recule.
Santral: N’aie pas peur !
Plasma s’engage sur l’échelle.
Plasma: Excuse-moi si j’ai mon filon qui m’attend !
Santral attrape Plasma par le bras.
Santral (gentiment) :Affute tes zygomatiques !
Conciliant Plasma fait une grimace.
Santral: Non ! Mieux que ça.
Plasma décoche une énorme grimace.
Santral: (se pince le nez) : Ah, tu shlingues la bourrique! Lave-toi les quenottes, nom d’un chien ! La littérature n’a jamais prohibé la brosse à dents.
Plasma, vexé, remonte… Santral le tire par l’épaule.
Santral: Tu l’as !
Plasma: Quoi ?
Santral: Le Goncourt !
Plasma: Moi ?
Santral: Toi, oui toi…Pascal Plasma !
Plasma: Pourquoi moi ?
Santral: Parce que toi, parce que toi ! Parce que tu l’as… Parce qu’on s’est mis d’accord avec Emeril de Cacqueray de chez Zuilliard, Soizic Archer des Editions des Deux Magots, Chloé Zilwenderstein la pétasse d’Ex-libris Sud et même ce pédophile de Fred Memphis… Figures-toi qu’à cinq heures du mat… On avait éclusé une demie caisse de Jack Daniel’s à huit-clos dans une gargote de Saint-Germain, quand Cacqueray s’est levé… (à l’oreille de Plasma) soit dit entre nous le plus influent de la bande… Pinté et magistral il a fait… il en tenait une sévère : « Ok, pour ton poulain Santral,  mais à présent on va parler soussou… » (à Plasma, lustrage amical de l’épaule) C’est gagné ! Ton roman L’Incompris va faire un malheur dans les bacs.
Plasma remonte dans sa cage.
Santral (étonné) : C’est tout ce que ça te fait ?
Plasma: J’en veux pas !
Santral: C’est grotesque !
Plasma: Je n’en veux pas, c’est tout !
Santral: se gratte la tête) : Ah, ben celle-là, tu ne me l’avais encore jamais faite ! (malin) Hé, hé, hé ! Il a peut-être raison après tout l’animal. Gracq n’a pas hésité une seconde en 51. Il a foutu tous les fouille-merde dehors ! Excellente ton idée, Pascal ! Tu refuses ! Tu fais ta mijaurée capricieuse. Ça buzz de partout. Les fouille-merde alliés aux paparazzis passent la capitale au peigne fin. Où il est passé ce trublion ? Toi tu lambines tranquillement dans ta cage… et mettons, après-demain à la fraîche, tu te pointes la gueule enfarinée chez Drouant, tu sais le resto du Goncourt… et là, tu clames L’incompris, c’est moi… Ils te sautent dessus… et on dégote le plus grand succès en librairie de l’après-guerre… géniale ton argumentation commerciale !
Plasma (réinstallé derrière son bureau d’écolier) : T’as pas percuté Tancrède! J’en veux pas ! (élève la voix) C’est NIET !
Santral (câlineur) : Mais la gloire vient de cogner à ta porte.
Plasma: J’écris pour le plaisir.
Santral: C’est quoi ton refus ?
Plasma (grave) : J’ai juste envie d’écrire dans ma cage jusqu’à la mort et qu’on me foute la paix. J’ai envie de mourir la plume à la main entre mes barreaux en compagnie de mes cahiers Clairefontaine Grand format (il caresse sa pile de cahiers), mon encrier Waterman et mes plumes sergent-major, là… dans ma maison d’écriture.
Santral (embarrassé): Si je m’attendais à ça ! Il est en train de me faire un coup de Calgon ! (monologue face au public) C’est de ma faute après tout, je l’ai trop gâté... (désignant la pièce)  Ici,  je chauffe 365 jours/an à 24° centigrades… La température du paradis, selon Cézigue ! (il tourne la tête vers la fenêtre) J’ai fait poser des fenêtres en PVC triple vitrage… La 3G des vitriers… Ca m’a coûté la peau des fesses ! J’ai fait capitonner les murs afin de mettre en sourdine le monde extérieur. Monsieur a des conditions d’écriture optimales… et au moment de renvoyer l’ascenseur, il me fait un caprice (hausse les épaules) Comme si le Goncourt était refusable ?
Plasma est absorbé par le nettoyage de son  porte-plume encrassé.
Plasma: On va changer de fournisseur d’encre ! La Waterman made in China manque de limpidité. C’est de l’arnac!
Santral: (les mains en porte-voix) : Tout est signé !
Plasma: (penche la tête) : Désolé !
Santral: J’ai lâché du lest… (se frotte le pouce et l’index) C’était pas gagné ! Tu seras déclaré vainqueur au second tour par sept voix contre quatre à cet écrivaillon de Dylan Ronssier.
Plasma s’évente avec un buvard, jette un coup d’œil à un thermomètre qui pendouille après sa cage.
Plasma : Il fait 25°… Ya un truc avec les radiateurs… Soit c’est le thermostat qui déconne, soit c’est la chaudière de l’immeuble.
Santral: 25°, c’est bien !
Plasma: Il y a  un  degré de trop dans cette pièce !
Santral (outré): C’est à moi que tu penses avec ton degré en trop ?
Santral va jusqu’à un genre d’écran tactile. Fais glisser son doigt dessus.
Santral: Voilà ! Il est gommé le degré.
Plasma consulte le  thermomètre.
Plasma : J’ai toujours 25°.
Santral: Attends que ça agisse ! Et revenons à nos moutons.
Plasma: T’as pas compris, je-n’-en-veux-pas !
Santral: Eh bien moi j’en veux, entends-tu !
Plasma (trempe son porte-plume dans l’encre et écrit) : Excuse-moi si j’ai du travail !
Santral: Ah, la mauvaise foi ! (se bouche le nez) et puis cette odeur… cette, cette… pestilence corporelle.
Santral ouvre un tiroir de son bureau, en sort un flacon de parfum d’ambiance, vaporise à droite à gauche.
Santral : Ça pue ! Ta cage pue ! Tu as du oublier la fonction du mot gant de toilette ?
Plasma continue d’écrire, penché sur son pupitre.
Santral: Tu fais l’autruche?
Silence.
Santral: Monsieur voyage dans son filon… Le monde s’est évaporé… Monsieur volète dans l’absolu, Monsieur papillonne dans son univers de métaphores… à l’intérieur de ses grottes littéraires… monsieur s’abstrait !
Plasma dépose son porte-plume, fixe Santral.
Plasma: Monsieur t’emmerde !
Santral: Parfait !
Santral sort de sa poche une télécommande, avec laquelle il vise la bibliothèque murale qui s’ouvre côté gauche. Déterminé, il en extrait une échelle et un grand sécateur de jardinier. Il positionne l’échelle, au pied de la cage.
Plasma (éberlué) :  Le cachottier !
Santral (brandit le sécateur) : Dis-toi bien que le paradis capitonné à 24° centigrades, tu peux te le mettre où je pense ! La profusion de cahiers Clairefontaine grand format, dito… (imite une grande folle) « Surtout pas du jaune, ni du vermillon pour la couverture de mes cahiers quand tu les achètes Tancrède ! »  Quant à tes menus bio de chez Lenôtre afin de favoriser un confort digestif et un élan créateur favorable… Ter-mi-né aussi ! (se bouche le nez) C’est une infection cette cage! J’ai beau vaporiser… Tu sécrètes du gaz ma parole! Tu pollues anormalement… et compte-tenu de tous ces facteurs, je coupe !
Plasma (rigolard jaune) : Tu coupes ?
Santral: Je coupe !
Plasma: Un monde va chuter !
Santral: Le tien, c’est sûr !
Santral fait  des Tchacc ! Tchacc ! Tchacc ! avec son sécateur.
Plasma: Eh bien coupe puisque tu y tiens !
Santral continue  de faire des Tchacc ! Tchacc ! Tchacc !
Plasma: Simplement une petite chose. Sais-tu que si tu coupes, je risque un poignet cassé, un nerf distendu… voire une jambe estropiée et le SAMU… ici même… en ce bureau.
Santral (rire jaune) : Tu savais que le SAMU existait toi ?
Plasma: Il peut être utile en cas d’urgence !
Santral monte à l’échelle, place les lames du sécateur sur la corde.
Santral: Dommage !
Plasma: Non, attends !
Santral: Tu veux ranger tes affaires.
Plasma: Une pensée fulgurante vient de m’informer sur le pourquoi de ta démarche éditoriale.
Santral: Et alors ?
Plasma: C’est toi qui veux le prix Goncourt ! Ta maison d’édition Les Millefeuilles ne l’a jamais eu, et tu m’as élevé en cage avec la perspective d’une poule qui te pondrait un œuf en or… Et c’est pervers de ta part, reconnais-le !
Santral: Ah, tu ne manques pas d’air ! Qui m’a demandé de lui faire faire une cage à écrire sur mesure par un métallier ? Avec des barreaux en diamètre 15 s’il te plait Tancrède espacés tous les dix centimètres! Qui s’y est installé « En bonheur ! », comme tu m’as gonflé les oreilles… Et qui a supporté tes enfantillages incantatoires du style : « Je fais des bisous tous les matins à mes barreaux en m’éveillant.»  En quel monde irréel vis-tu ? Monsieur mange, dort, pisse, pète dans sa cage… et ronfle par-dessus le marché !
Plasma: Tu n’as jamais supporté le tact, le raffinement créatif un peu au-dessus du commun. Ça t’a toujours irrité… et après huit ans de cohabitation je découvre ton vrai visage : un éditeur arriviste aigri et lâche.
Santral: Allez, basta ! La vérité est que tu t’es trouvé un pigeon qui t’as logé gratos… et je suis heureux que tout cela finisse.
Plasma: Alors vas-y, suicide-nous tous les deux !
Santral s’apprête à couper.
Plasma (bondit dans sa cage) : NON, Tancrède!
Santral: Alors, on ne veut plus mourir !
Plasma: J’avoue ! J’avoue tout ! Je le voulais aussi le Goncourt.
Santral: Hé, hé, hé ! Le vrai visage disais-tu à l’instant, c’est qui ?
Plasma: Je suis navré !
Santral (calme) : J’étais sur que tu allais retourner ta veste.
Plasma (soudain exalté) : Crois-moi si tu veux ! Mais avec « L’incompris », j’ai mouillé ma cage. Gratté 19 cahiers Clairefontaine, usé presque un litre d’encre violette chinoise… et là, tu viens de m’annoncer que je l’ai.
Santral: Tu l’as.
Plasma : Je l’ai, c’est vrai ?
Santral : Tu l’as.
Plasma (éberlué) : Ah, je l’ai !
Santral: Respire un bon coup… Fais bouger tes bras…Active ta circulation… et puis descend-moi de ton perchoir.
Plasma s’effondre en larmes sur son pupitre.
Santral (geste des épaules) : A présent, Les Grandes Eaux de Versailles.
Plasma  redescend maladroitement.
Santral réconforte Plasma. Sort un mouchoir de sa poche.
Santral: Ça y est ! C’est fini le gros chagrin.
Plasma: Je l’ai, c’est vrai ?
Santral (l’œil humide): Tu l’as.
Un temps.
Plasma: J’ai envie de m’excuser.
Santral: Non, c’est à moi de le faire.
Plasma: Tu m’aimes !
Santral: Oui mon lapin, sans toi je ne suis rien.
Plasma: Moi non plus.
Santral: Toutes ces années à nous observer en chien de faïence, moi derrière mon bureau, toi engoncé dans ta cage.
Plasma (lisse avec son index le nez de Santral) : Je ne suis pas trop égoïste, alors ?
Santral : Tu es si généreux quand tu écris… Tu donnes de toi au monde. Tu te sacrifies pour l’espèce, tu …
Plasma désignant le bureau avec les cartons.
Plasma : Et là-bas, c’est quoi ?
Santral (ouvre un carton) : On va t’habiller galopin ! Il faut que tu sois classe pour aller chez Drouant chercher ton prix… et je t’ai gâté… Regarde! Comment tu le trouves ce djean Diesel… et cette chemise BHL de l’époque Apostrophes… je t’avoue avoir eu de mal à en dégotter une… Bon ! Pour tes petons,  je t’ai pris une paire de Nike ultra légère.
Plasma (tripote les vêtements) : Tu me fagotes en dandy, dis donc !
Santral (ouvre la trousse de toilette) : Et puis ça coquin ! Tu n’y échapperas pas ! Gel douche, dentifrice et shampoing. (plaisantin) Il faut qu’on te décape la couenne mon petit Louis XIV !
Plasma (tout en passant ses vêtements) : C’est rigolo !
Santral: Quoi mon lapin ?
Plasma: Il y en a qui, pour être reconnu, traverse les océans sur une barque… d’autres qui grimpent en haut de l’Himalaya… et moi j’ai choisi d’habiter une cage à écrire.
Santral (lui pince les joues) : C’est parce que tu es un poète !
Plasma (termine de s’habiller) : Comment tu me trouves ?
Santral: Tu es tip top !
Plasma: Sérieux !
Santral: Tourne-toi voir un peu !
Plasma se trémousse.
Santral (rire) : Tortille pas trop du pétard ! Fais des pas… Avance un peu… Pas mal ! Imite quelqu’un de humble (Plasma fait des mimiques) Non, pas comme ça ! Comme ça ! (Santral lui fait une démo) Regarde ! Colonne vertébrale bien droite, le menton rentré mais à peine, le regard dirigé droit devant toi, dans le prolongement du nez, les yeux grands ouverts ou mi-clos avec l’attitude d’un constipé… Ah, on n’a pas de miroir ! C’est dommage ! On regardera sur Internet un ancien Goncourt, voir comment il fait le jour J (sérieux) mais avant il faut que tu me  prennes le chemin de la douche.
Plasma (amusé) : La savonnette, ça n’a jamais été mon truc !
Santral (réaliste) : Il faut pourtant se laver mon grand (sort un papier de sa poche) Tiens ! Je t’ai préparé une liste de réponses « langue de bois ».
Plasma: Super !
Santral: Allez, une au hasard ! Si radio Truc ou Télé Machin  te demande « Comment ça vous fait d’avoir le Goncourt ? » Ça c’est le fouille-merde basique soit dit en passant, il te plaque le micro sous le menton.
Plasma: C’est pas dur à répondre !
Santral: Alors?
Plasma: Je réponds je l’ai ! Je n’ai plus à l’avoir !
Santral (regardant son bout de papier) : Magnifique! Tu m’épates de cheval. C’est ce que j’avais écrit. Une autre, t’es prêt !
Plasma (concentré) : Vas-y !
Santral: « Vous voilà parvenu dans la cour des Grands…Quelle épopée ! »
Plasma: Un vicieux ?
Santral Une saleté !
Plasma: Comment je réponds ?
Santral: Eh bien, l’air le plus faux-cul du monde, tu balances: « Je suis heureux ! »
Plasma: C’est tout !
Santral: Ça suffit ! Avec des mimiques sœur Teresa, tu décoches un deuxième « Je suis heureux ! » léger, non appuyé.
Plasma (se dandine dans ses vêtements) : Ça ma va!
Santral : Et puis tu n’oublies pas de me bichonner les gens de l’Académie… Tu leur décoches des mercis et des mercis. On va te voir à la télé n’oublie pas… (Circonspect) Tu sais ce qu’on va faire, on va réviser. On va regarder sur Internet une vieille cérémonie des Césars et on va zoomer le type qui reçoit son trophée. Voir, comment il se débrouille avec les mercis (tend un Bristol à Plasma) Tiens, j’ai quelques noms que tu vas m’apprendre par cœur (déclame façon Lucchini) « Merci à Clotilde de Cloridès !... et je remercie Beaudoin de Malte-Grossior que j’adore, et merci à Jean Lou Guérin (fils) à qui j’envoie des bisous… », etc.
Plasma: (soudain las) : Ça fait beaucoup de noms à retenir!
Santral : Ils doivent être dix.
Plasma: Tu vois !
Santral : Je vois quoi ?
Plasma: (anxieux) : Je me sens…
Santral (sort de sa poche un étui) : Tu iras à Drouant sous Lysanxia !
Plasma est de plus en plus anxieux ; son front perle de sueur ; il tourne sur lui-même, tripote son échelle. Enlève sa chemise BHL. Remet sa veste de pyjama. La retire. Remet la BHL.
Santral : Qu’est-ce que tu fais ?
Plasma: Tancrède ?
Santral: Oui ?
Plasma : Si j’y vais ?
Santral : Eh bien ?
Plasma (vacillant) : Après, je pourrai retourner dans ma cage ?

Patrick Ottaviani (1/2014)

 

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Pièces de Patrick Ottaviani :

 - Le Roi Gymbard - Editions Prisme - 1998
 - Le vieux loup des mers -  Editions Le Chasseur Abstrait - 2013


 

 La cage de l'écrivainDessin de Josée Ricard

 

 

 

 

 

 

 

 

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