Claude Chanaud
Bols de lait
Le bolchevik dit parfois «le bol chevique » dans le langage des bituriges est également exclu de la définition précédente car l’argument selon lequel il était garni d’un liquide alimentaire connu sous le nom de Vodka ne résiste pas à une analyse sérieuse. Ce terme appartient définitivement au marxisme léninisme alors que la Vodka a rejoint Cognac et Whisky dans d’autres univers où on les boit dans des verres. Pas dans des bols.
Néanmoins, hors des pratiques précédentes, on peut se servir des BOLS pour absorber aussi de l’eau à la condition nécessaire qu’on en ait goût, envie ou nécessité. Pour un humain de notre temps, précisons que l’eau tiède sur laquelle je reviendrai dans une plus ample informée, destinée aux populations désireuses de s’élever dans l’échelle sociale par la connaissance, n’implique guère une appétence naturelle de notre nature profonde. La notoriété du mot doit également aux écrivains romantiques de notre dix-neuvième qui l’avaient adopté à cette époque. Brillat Savarin relata son baptême en 1826 avant qu’Alfred de Musset ne le célèbre vers 1830 en écrivant : «DANS LE BOL OU LE PUNCH RIT SUR SON TRÉPIED D’OR» Il faut donc avouer au lecteur combien, historiquement parlant, le bol de lait de l’enfance innocente doit à des consommations fortement alcoolisée, une filiation d’autant plus gênante pour les amateurs d’eau tiède que, dans certains dicos, lexiques et autres glossaires, le BOL fait directement suite à l’expression BOIT SANS SOIF et au BOITOUT, ce verre à pied cassé que l’on ne peut poser sans l’avoir vidé. Fort simple à préparer, y compris pour un sophistiqué mathématicien spécialisé dans la mécanique des fluides, je me dois aussi de vous informer et de vous confirmer combien le produit répondant à la définition de « Plein Bol d’Eau Tiède » manque essentiellement d’une caractéristique goûteuse susceptible de provoquer une dégustation renouvelée, voire assidue. |